La représentation de l'univers concentrationnaire et de la Shoah dans l'art
La Cellule Démocratie ou barbarie a organisé le 12 janvier 2012 une journée d’étude consacrée à la représentation de l’univers concentrationnaire et de la Shoah dans l’art. La Shoah, fracture décisive de civilisation dans une histoire devenue mondiale, pose de nombreuses questions, tant historiques, que philosophiques, morales et iconographiques.
Cette journée qui interrogeait les relations entre les arts plastiques et la Shoah, se structurait en trois temps :
- La matinée nous avons accueilli plusieurs intervenants, dont le témoignage de Shelomo Selinger, artiste, rescapé des camps de la mort (voir le triptyque ci-joint).
Les enseignants ont visionné également La passagère, film polonais réalisé en 1961 par Andrzej Munk (1920-1961) et complété en 1963 par Witold Lesiewicz.
- A 15h était prévu le vernissage de l’exposition « Le Corps de la négation ». L’exposition permettra aux visiteurs de découvrir au travers de fac-similés les œuvres de Jacques Ochs, de Shelomo Selinger et de Richard Kenigsman. Cette exposition était ouverte au public et donc aux écoles jusqu’au 31 janvier 2012.
- A partir de 15h, le Conseil de transmission de la mémoire avait invité les enseignants à découvrir les outils finalisés dans le cadre des appels à projets initiés par le décret relatif à la transmission de la mémoire des crimes de génocide, des crimes contre l'humanité, des crimes de guerre et des faits de résistance ou des mouvements ayant résisté aux régimes qui ont suscité ces crimes.
Les artistes invités étaient :
Richard KENIGSMAN (1945, Bruxelles) travaille sur le détournement de la loi de l’innommable à travers toutes sortes de matériaux qui servent à créer des collages. Déchets de cuir retrouvé, impression de masque à gaz, trouée de l’absence et du néant. Cuirs assemblés qui finissent par former la totalité de la peau.
Jacques OCHS (Nice 1883 – Liège 1971) : Français installé en Belgique, il caricature les portraits des soldats SS et des détenus qui semblent réalistes à première vue. Ses caricatures grotesques mettent en exergue la violence et la dureté des conditions de vie et de travail des prisonniers du camp de concentration de Breendonk en Belgique dont il fait partie. En 1968, il caricature Hitler pour la couverture du Pourquoi Pas.
Shelomo SELINGER (1928, Pologne), déporté de l’âge de 13 ans à 17 ans, il a connu neuf camps successifs et participé à deux marches de la mort. Sculpteur de renom, il a réalisé de nombreuses œuvres monumentales dont Le Mémorial national des Déportés de France, à Drancy, en granit rose. Sculpteur inlassable, il dessine et peint au fusain et à l’encre de chine. Son œuvre s’inspire de son expérience douloureuse des camps de concentration, mais est aussi un puissant hymne à la vie.
Alfredo Diaz Perez, le Commissaire de l’exposition, est écrivain – Le Désert à Madrid, Antigone à Auschwitz – et cinéaste – Le Bal perdu. Il est l’auteur de l’œuvre sonore Les Derniers mots qu’ils ont écrits. Il a reçu le Prix Beaumarchais pour l’écriture d’une comédie musicale, Julien Commence à Vivre.
