Démocratie ou Barbarie

Journée internationale de commémoration des victimes de la Shoah

En novembre 2005, l’Assemblée générale des Nations unies adoptait la résolution créant et fixant au 27 janvier la Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de la Shoah.
Lors de l’Assemblée générale des Nations unies, en sa vingt-huitième session extraordinaire, de nombreuses interventions avaient porté sur le double thème d’un devoir de mémoire dynamique, incitant la communauté internationale à tirer des leçons du passé, et celui d’un devoir de vigilance. Ce regard vers l’avenir passe non seulement par une lutte contre l’oppression et les préjugés où qu’ils se produisent mais également par la vigilance et l’éducation. Estimant pour sa part que l’adoption de cette résolution constituait un avertissement unique pour éviter que de tels crimes ne se reproduisent, le Président de l’Assemblée, Jan Eliasson a souligné dans son message de clôture que la communauté internationale ne pouvait plus se contenter de dire « plus jamais ça » après les crimes perpétrés au Cambodge, au Rwanda, et dans l’ex-Yougoslavie.

En 2002 déjà, les ministres européens de l’Éducation avaient adopté à l’initiative du Conseil de l’Europe la déclaration instituant la Journée de la mémoire de l’Holocauste et de la prévention des crimes contre l’humanité dans les établissements scolaires des États membres au 27 janvier.

La commémoration du judéocide, et par ce biais des autres génocides du XXe siècle, procède de la fonction patrimoniale de l’histoire et ouvre la possibilité de questionner la face la plus sombre de l’histoire de l’humanité. Commémorer certes, mais surtout permettre de souligner l’importance d’une démarche historique rigoureuse dans le travail de mémoire.
C’est dans cette perspective que se souvenir a du sens, principalement si le questionnement porte aussi sur nos sociétés d’aujourd’hui et nous appelle à une vigilance et à une citoyenneté engagée.

Toutes les générations sont concernées par l’éducation à une citoyenneté responsable amenant les élèves à développer un esprit critique, un attachement aux différentes valeurs démocratiques véhiculées dans nos sociétés européennes et aux droits humains réaffirmés suite à la barbarie nazie.

Dans le cadre de l’invitation faite aux écoles d’aborder l’étude de la Shoah et du système concentrationnaire nazis à l’occasion de la journée du 27 janvier, les enseignants des écoles secondaires en Fédération Wallonie-Bruxelles sont invités à aborder un indispensable questionnement sur les visites des lieux de mémoire et/ou d’histoire.

L’enseignement des crimes nazis et de la Shoah figure au chapitre sur la Seconde Guerre mondiale dans les programmes d’histoire. Programmes qui précisent que les activités extérieures (visites de musées, d’exposition, de sites) sont indispensables pour permettre aux élèves d’approcher de manière plus concrète tel ou tel moment clé. Ces activités devant être préparées et exploitées dans le cadre du cours.
Des équipes éducatives, souvent pluridisciplinaires, n’ont pas attendu les appels à projets du décret sur la transmission de la mémoire de mars 2009 pour organiser des visites de lieux d’histoire et/ou de mémoire. Nombreuses sont les classes qui visitent Breendonk et Malines. Tout aussi nombreuses sont les écoles qui programment des voyages à Auschwitz et/ou un camp de concentration, en Allemagne ou en Alsace.

Pour aider les enseignants dans ce travail, la Fédération Wallonie-Bruxelles a envoyé à toutes les écoles secondaires des documents de référence suivants, disponibles auprès de Démocratie ou barbarie :

  • en 2009 : Modus Operandi de Hugues LANNEAU, 2008 – dvd et dossier pédagogique
  • en 2010 : Carte des camps et autres lieux de détention nazis, IV-INIG, 2009
  • en 2011 : La Belgique et la persécution des Juifs de Anne ROEKENS, La Renaissance du Livre/CEGES-SOMA, 2010.

Afin de clarifier les concepts, et de lever la confusion qui existe souvent entre l’extermination génocidaire et la violence de masse concentrationnaire, Démocratie ou barbarie a organisé le 27 janvier 2011 en collaboration avec le Parlement francophone bruxellois une journée articulée autour d’une réflexion sur les notions de lieu de mémoire/lieu d’histoire et leur utilisation pédagogique.

Cette journée, intitulée « Journée d’étude Maxime Steinberg : Lieux de mémoires, lieux d’histoire. Du travail de mémoire au devoir d’histoire » était aussi l’occasion de rendre hommage à l’historien récemment disparu. Elle a permis d’aborder la thématique / problématique : comment approcher / utiliser / intégrer la visite d’un lieu de mémoire dans l’enseignement ?

Pour le dossier pédagogique, cliquez ici.