Démocratie ou Barbarie

Témoignages - détails

STASSART M. et PAHAUT C. Je vous le dis, j'aime la vie

17 février 1943, Amanda Stassart, surnommée Mouchka, comme chantonnait sa maman, s'éveille à ses 20 ans. Elle est seule dans une grande pièce, dans les bureaux de la Gestapo, rue des Saussaies à Paris. Au centre, une table et, derrière la table, un officer jusque-là inconnu. Son expertise: briser les corps.
L'esprit suivra et la langue se déliera. Il reprend l'interrogatoire à ses débuts...

Professeur d'histoire dans l'enseignement secondaire puis chargée de mission à la coordination pédagogique Démocratie ou barbarie, Claire Pahaut s'est, depuis le Cinquantième anniversaire de la Libération, engagée avec des jeunes sur la route de la mémoire.

BLUME M., Gaza dans mes yeux, 2008

Marianne Blume s’installe de 1995 à 2005 comme coopérante APEFE à Gaza où elle est chargée de mettre sur pied une filière de français à l’université al-Azhar. Ce texte dépeint la Bande de Gaza de l’intérieur. Marianne y a travaillé 10 ans (dont 5 d’intifada) et raconte son vécu quotidien, et témoigne de l’extraordinaire vitalité des Palestiniens de Gaza. Loin des clichés véhiculés par les médias, elle parle de vie et de mort, d’occupation et de résistance, mais aussi d’enseignement et de théâtre, de jeunesse et d’espoirs, d’humour et d’amitiés.

BRUSSELAIRS Ch, Il ne nous reste plus tellement de temps pour faire entendre notre voix, 2008

Le récit de vie d’un jeune anversois entraîné dans l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Il entre en résistance dans la Légion belge à 17 ans. Il écrira son journal de guerre dès son retour de déportation. Son histoire, celles de ses compagnons de combat et des prisonniers politiques dans les camps nazis.

BRUSSON P., De Mémoire vive, 2003

Brusson s’engage très tôt dans la Résistance, ce qui lui vaudra d’être arrêté le 25 avril 1942 et envoyé dans les camps nazis où il restera jusqu’en 1945. Considéré comme NN (nuit et brouillard), Paul Brusson faisait partie des détenus dangereux qui devaient disparaître sans laisser de traces. Ce livre, De Mémoire vive, récit sans concessions d’un rescapé de Mauthausen, est là pour rappeler que l’ignominie des camps de concentration et que l’horreur du nazisme appartiennent à l’histoire et qu’elles sont le fait des hommes. Plus qu’un témoignage, c’est un appel à faire en sorte que nous ne soyons jamais complices de sa répétition.

CHAGOLL L., Une enfance dans les camps japonais. Baisse la tête petite peau blanche, 2006

Lydia Chagoll a neuf ans lorsque les Allemands attaquent la Belgique, le 10 mai 1940. Aux yeux des nazis, cette " petite Hollandaise " qui habite à Bruxelles avec sa famille est avant tout une juive. Avec ses parents et sa sœur, elle entreprend un exode qui la conduira au bout de 547 jours aux Indes néerlandaises. Si elle a réussi à fuir une guerre, c'est pour mieux entrer dans une autre car, quelques mois plus tard, le Japon envahit la colonie néerlandaise. Elle connaîtra alors, avec sa mère et sa sœur, cinq camps d'internement japonais où elle a le tort d'être à la fois juive et " peau-blanche ".

GUTMACHER F., Jamais je ne vous oublierai, 2005

Félix Gutmacher a été arrêté le 4 septembre 1942 par la Gestapo pour le seul fait d’être né “juif”. Il a seize ans. Dans le cachot, il rencontre Frieda, une jeune fille de 18 ans arrêtée avec ses parents. Ils deviennent inséparables au camp de Malines, l’antichambre de la mort. Félix a passé près de trois années dans les camps de concentration dans des conditions de vie inhumaines. Il a survécu de justesse (33 kg à la libération du camp de Buchenwald le 11 avril 1945). Avec pudeur et sincérité, ce livre répond à ces questions. “Une leçon d’espoir et d’humanisme qui nous révèle que l’homme est capable du pire mais aussi du meilleur et que c’est quelquefois au travers d’une réalité tragique qu’il exprime le mieux les sentiments les plus nobles et les plus beaux.”

HALTER P. et HERMANUS M., Paul Halter numéro 151.610, D’un camp à l’autre,2004

Ce numéro 151.610, Paul Halter le porte gravé de manière indélébile sur son bras. Résistant, arrêté en 1943, il fit partie du 22e convoi de Malines, dit des «Juifs belges». Il franchit ensuite toutes les portes de l'enfer d'où ses parents, déportés eux aussi, ne revinrent pas. Lui-même s'évada de justesse avant d'être fusillé, sort réservé à tous ceux qui s'étaient déclarés malades lors de l'évacuation du camp face à l'avance des Alliés.

HAULOT A., C’était au temps des barbelés, poèmes, 2005

Entré en juin 1940 au parti socialiste clandestin, Arthur Haulot est arrêté par la Gestapo le 27 décembre 1941. Il passe six mois à la prison de Saint-Gilles où il écrit les premiers poèmes repris au début de ce recueil. Il est ensuite expédié comme otage au camp d’extermination de Mauthausen. Après quatre mois, cet homme d’un mètre nonante-deux ne pèse plus que 53 kilos. Il est près de la fin. Heureusement pour lui, il sera transféré à Dachau, “l’enfer adouci” et affecté à l’infirmerie ce qui lui permettra de survivre. Les poèmes datés de Mauthausen n’y ont donc pas été écrits, mais conçus et mémorisés. Ce n’est qu’à Dachau où il put retrouver papier et crayon, qu’Arthur Haulot pourra les retranscrire. Les derniers poèmes de ce recueil, écrits après la guerre, témoignent du souvenir de cette captivité et de sa volonté de transmettre aux jeunes générations son témoignage, ses convictions et ses espoirs.

ITTERBEEK R., Follow me, préface de Claire Pahaut, Les carnets de la Mémoire, Hainaut, Culture et démocratie, asbl, 2006

Raymond Itterbeek participe en 1941 à plusieurs mouvements de résistance.  En 1943, il entre au service du réseau d’évasion Comète dont la mission est de ramener en Angleterre à l’insu de l’occupant les aviateurs alliés abattus sur le continent. Le 3 janvier 44, il est arrêté par l’Abwheer avec deux aviateurs de la Royal Air Force et est incarcéré pour interrogatoire à la prison de Loos, à Lille.  En juillet 44, il est condamné à mort pour le Conseil de guerre de la Luftwaffe, pour aide à l’ennemi, espionnage, attaques à mains armées contre les amis du 3ème Reich. Déporté en Allemagne, il est libéré par l’armée américaine en avril 45.

PAHAUT C., Nina Erauw Je suis une femme libre (1917-2008), 2009

Résistante pendant la guerre 40-45 et combattant toutes les formes de fascisme, amoureuse de la liberté, en révolte permanente contre l’iniquité, forte et courageuse, détestant les contraintes, créant un centre de planning familial à l’âge où d’autres prennent un repose bien mérite…  Nina Erauw est une femme que l’on aurait aimé rencontré, connaître et que l’on a envie de faire découvrir.

ZACHARY D., La patrouille des enfants juifs, Jamoigne, 1943-45, 2005

L’auteur raconte comment, de 1943 à 1945, quatre-vingt-sept enfants juifs belges furent soustraits à leurs poursuivants nazis, dissimulés en scouts dans un château en Gaume, et sauvés de la déportation par une organisation exemplaire. Le fil du récit est l'histoire d'un jeune anversois de douze ans, Michel Goldberg, voué à subir le même sort que sa famille à Auschwitz, s'il n'avait pu bénéficier de l'intervention in extremis de la reine Elisabeth. Traversant la Belgique du nord au sud, d'un home à l'autre, Michel aboutit au château du Faing à Jamoigne. Il y connaîtra les heures les plus délicieuses de son enfance, au contact de la Gaume buissonnière et des patrouilles scoutes. Mais à l'aube d'une matinée de juillet 1943, des SS font irruption au château. Michel et ses camarades seront-ils arrêtés comme leurs parents, victimes des rafles un an plus tôt ? Ruse, larmes, tendresse, angoisse et héroïsme quotidiens sont les ingrédients de cette histoire collective, vécue il y a plus de 60 ans.

OUALDLHADJ M., Ti t’appelles Aïcha, pas Jouzifine, 2008

L’une est née au Maroc, l’autre pas. L’une a des parents assez tolérants, l’autre pas. Pourtant, Aïcha et Mimi pourraient être sœurs. Issues de familles marocaines, elles ont grandi à Bruxelles et connu les tiraillements entre deux cultures. Elles sont toutes deux passées de la fête de l’Aïd à la Saint-Nicolas et de l’intransigeance paternelle à la lutte pour l’émancipation des filles.

SOBOL P., Je me souviens d’Auschwitz… De l’étoile de shérif à la croix de vie,

Issu d'une famille ouvrière d'origine juive polonaise, Paul Sobol a passé son enfance à Bruxelles. En 1940, les Allemands envahissent la Belgique. Peu après le débarquement des Alliés en juin 1944, sa famille est dénoncée et arrêtée par la Gestapo. Paul Sobol est déporté à Auschwitz- Birkenau où il parvient à s'organiser pour survivre.
En 1945, les Allemands évacuent les camps de Pologne vers l'Allemagne et contraignent les déportés à une « marche de la mort ». Les survivants sont ensuite parqués dans des wagons bondés, en partance pour Dachau. Profitant d'un bombardement allié, Paul Sobol prend la fuite. Il trouve refuge dans un village libéré par les Américains le 1er mai.
Revenu des camps avec sa sœur et laissant derrière lui ses parents et son frère, il a réussi l'exploit de conserver, tout au long de son calvaire, la photo d'une jeune fille qui deviendra son épouse après la guerre.