Ce que veulent les Yézidis
Chassés par Daech, les Yézidis se sont réfugiés en 2014 par milliers dans des camps de tentes et de containers, principalement au Kurdistan irakien et en Turquie. Coincés dans ces camps, ils ne voient aucune issue. Bien que Sinjar ait été reconquise, des dissensions entre milices kurdes entravent la reconstruction de la ville. Certains de leurs villages ont également été libérés par la milice de la Mobilisation Populaire, une milice chiite qui opère aux côtés de l’armée irakienne.
La petite minorité est ainsi devenue un enjeu entre différents groupes, certains prônant le rattachement de leur région au Kurdistan irakien, d’autres qu’elle soit administrée par l’État irakien.
On retrouve des combattants yézidis dans toutes les factions.
Par ailleurs, des Yézidis sont en conflit avec les Kurdes irakiens, qui leur ont pourtant ouvert grands les portes depuis 2014. Beaucoup reprochent aux peshmergas de n’avoir rien fait pour les protéger lors de l’assaut de l’État islamique en 2014. Après trois ans, les déplacés de Sinjar perdent tout espoir et beaucoup tentent d’organiser des départs vers l’Europe, notamment l’Allemagne qui a été très généreuse en accueillant de nombreux réfugiés de la guerre syrienne et irakienne.
Ceux qui restent demandent le déploiement d’une force internationale, de protection, comme les Nations unies le font parfois. Mais pour combien de temps cette force devrait-elle se déployer ? Avec quels buts ? La communauté internationale a opté pour une autre solution : former l’armée irakienne et lui donner les moyens de contrôler l’ensemble du pays, en respectant les minorités.