Démocratie ou Barbarie

Presse clandestine

Plaque commémorative du “Faux-Soir volé “ - Bruxelles


Adresse : Rue de Ruysbroeck 35

                1000 Bruxelles

                Où se trouvait le siège de l’imprimerie de Wellens

Date : plaque apposée le 27 mars 1999

Contexte historique

Reparaissant à partir du 13 juin 1940, sous le contrôle de l’occupant avec une rédaction adoptant une ligne conforme à la politique nazie, le « Soir volé » connaît un succès important en terme de tirage (26 000 exemplaires fin 1941). 

Cette audience, étonnante mais indéniable, va être utilisée par un réseau de résistance – le Front de l’Indépendance - pour monter une « zwanze » (une farce en bruxellois) qui va provoquer une hilarité générale aux dépens de l’occupant.

En octobre 1943, Marc Aubrion, un responsable de la presse clandestine au sein du FI, a l’idée de faire paraître une fausse édition du « Soir volé » le 11 novembre pour commémorer le 25e anniversaire de l’Armistice. Si la décision de principe est acquise rapidement, les obstacles à surmonter pour réussir l’entreprise sont nombreux. Pour des raisons techniques, la parution est avancée au 9 novembre. Un membre du FI travaillant au Soir procure le flan (l’empreinte du titre), l’imprimeur Ferdinand Wellens fournit le papier et assure la composition et le tirage. Aubrion, Fernand Demany (un ancien journaliste du Soir d’avant guerre), l’avocat Pierre Ansiaux et Adrien van den Branden de Reeth, un magistrat, se chargent de la rédaction des textes qui pastichent les rubriques et le ton du Soir volé pour ridiculiser férocement les Allemands et les collaborateurs belges.

Cinquante mille exemplaires de ce Faux Soir sont imprimés : 5000 sont acheminés dans les kiosques bruxellois quelques minutes avant l’arrivée du « Soir volé » et vendus à des lecteurs surpris qui s’aperçoivent rapidement de la supercherie. Les 45 000 autres sont destinés à la vente dans toute la Belgique au profit du Front de l’Indépendance.

L’opération provoque un immense éclat de rire à Bruxelles, en Belgique et même au-delà de nos frontières mais elle entraîne aussi colère et enquête du côté allemand. Dix-sept responsables de l’opération sont arrêtés et cinq d’entre eux, dont Ferdinand Wellens, ne reviendront pas de déportation.

Description

A Bruxelles, rue de Ruysbroeck tout près du Sablon, une plaque remémorant cet événement a été apposée sur la façade de l’entrée de la section préparatoire du lycée Daschbeek installée à l’emplacement des anciens ateliers de Ferdinand Wellens. Une autre plaque est apposée sur la façade du musée de la résistance à Anderlecht où se trouvait la photogravure Lauwers qui a façonné les clichés pour l’illustration du Faux Soir

Pour en savoir plus

http://marolles-memories.net/fr/le-faux-soir/

Photographie

- Plaque commémorative rue de Ruysbroeck

 

Notice extraite et adaptée à partir de : M. HERODE, M.-P. LABRIQUE et P. PLUMET,  Paroles de pierres. Traces d’histoire, Bruxelles, Racine-Démocratie ou barbarie, 2009, p.65.