Démocratie ou Barbarie

Breendonk

Le Mémorial National du Fort de Breendonk


Adresse :Brandstraat 57

                2830 Willebroek

Dates : Le fort est construit en 1906. Le mémorial a été installé en 1947

Contexte historique

Le fort de Breendonk, construit en 1906, fait partie de la ceinture fortifiée d’Anvers. Bombardée à partir du 1er octobre 1914, la fortification capitule le 9.

Du 10 au 17 mai 1940, il abrite le Grand Quartier Général de l’armée belge. A partir du 20 septembre 1940 et jusqu’à son évacuation définitive le 1er septembre 1944, le fort devient un SS-Auffanglager, camp de réception, de transit sous contrôle de la SIPO-SD (Sicherheitspolizei – Sicherheitsdienst) pour des Schutzhäftlinge (détenus de sûreté), appelés « Stücken » (« pièces ») par les gardiens SS. Un décret allemand sur la détention préventive permettait d’arrêter un individu non pour les actes qu’il aurait commis mais pour ce qu’il est et pour ce qu’il pourrait faire en raison de son identité coupable. Dans les premiers mois du camp, la population carcérale est faite pour moitié de détenus juifs. Après l’ouverture du Samellager de la caserne Dossin à Malines, Breendonk devient un camp pour les prisonniers politiques et les résistants, souvent envoyés ensuite dans des camps de concentration.

Les prisonniers y subissent le travail forcé et se voient obligés de déblayer la couche de terre de 250 000 à 300 000 m³ recouvrant le fort. Victimes de maltraitances, de malnutrition, les détenus sont soumis à un régime analogue à celui des camps de concentration, ce qui a justifié l’appellation « d’enfer de Breendonk ». En tant que camp de transit, Breendonk connaît une mortalité réelle mais limitée. Ce qui explique qu’on n’y trouve pas de crématoire à l’inverse des camps de concentration.

Description

Le parcours proposé permet d’approcher les éléments constitutifs de cet enfer et les méthodes mises en œuvre pour contrôler et briser les détenus : si les soldats de la Wehrmacht assurent la garde extérieure, à l’intérieur, ce sont des SS allemands qui exercent l’autorité, secondés à partir de septembre 1941 par un détachement de la Wachtgruppe de la SS, principalement composé de SS flamands.

Breendonk est aussi un lieu d’exécution d’otages et de résistants condamnés à mort et  d’interrogatoire avec l’installation d’une chambre de torture en 1942.

Environ 3500 personnes seront détenues à Breendonk.

Après la guerre, le fort fera office de prison pour les collaborateurs et les inciviques.

Depuis 1947, le fort est devenu Mémorial national.

Pour en savoir plus

www.breendonk.be

P. NEFORS, Breendonk 1940-1945, Bruxelles, Racine, 2005.

M. VAN DEN WIJNGAERT, P. NEFORS, O. VAN DER WILT, T. JORISSEN et D.RODEN, Les bourreaux de Breendonk, Bruxelles, Racine, 2012.

Le dossier pédagogique (Mémorial National du Fort de Breendonk, Breendonk 2008) comporte deux parties utilisables pour préparer ou conclure une visite. Un dossier destiné aux professeurs comprend la chronologie du fort, des textes de réflexion et une présentation des documents repris dans le dossier pour les élèves.  Les fiches élèves de la seconde partie contiennent de nombreux textes, photos, témoignages, etc. pour analyser les différents aspects du système concentrationnaire (l’arrestation, la faim, les exécuteurs, les victimes et les témoins, les tortures et la déshumanisation…).

La brochure - Le fort de Breendonk. Le camp de la terreur nazie en Belgique pendant la Seconde Guerre mondiale, Bruxelles, Démocratie ou barbarie – Racines, 2006 – présente un historique du fort, une description des différents lieux et caractéristiques du camp ainsi qu’une analyse de la résistance en Belgique entre 1940 et 1944. Elle est téléchargeable à l’adresse :

http://www.democratieoubarbarie.cfwb.be/index.php?id=8186  

Photographie

- Vue aérienne du Fort

Notice extraite et adaptée à partir de : M. HERODE, M.-P. LABRIQUE et P. PLUMET,  Paroles de pierres. Traces d’histoire, Bruxelles, Racine-Démocratie ou barbarie, 2009, pp. 56-57.